Interrogé sur le débat soulevé par les déclarations de Sandrine Rousseau, le député de la Somme met en avant la place du travail dans "l'histoire de la gauche".
François Ruffin, à Saint-Orens-de-Gameville, le 19 septembre 2022 ( AFP / Charly TRIBALLEAU )
"Le travail, on ne doit pas le considérer comme une espèce de malédiction à éliminer". A l'antenne de franceinfo , François Ruffin a pris ses distances avec la "fausse contradiction" posée par certains élus de la gauche dont Sandrine Rousseau, qui avait qualifié le travail de "valeur de droite".
Le maçon et son mur
"Qu'est-ce que c'est l'histoire de la gauche, du mouvement ouvrier? C'est la fierté du travail, la dignité dans le travail bien fait. C'est le maçon qui se recule de trois mètres, qui regarde son mur et qui en est fier, c'est la coiffeuse qui vous passe un miroir derrière la nuque et qui dit 'Vous avez vu, j'ai bien fait mon travail. Ou à l'inverse, cette fierté qui devient honte parce qu'on a le sentiment de mal faire son travail, à hôpital, ou dans les champs. a t-il estimé, mercredi 28 septembre.
"Mais l'histoire de la gauche, c'est aussi de libérer des temps hors travail. C'est le travail des enfants qui ne se fait plus à 14 ans, c'est le dimanche chômé, ce sont les congés payés, c'est le droit à la retraite. Il faut pas croire qu'il y a une contradiction dans le fait d'avoir une fierté du travail, de vouloir bien faire son travail, et d'avoir à côté du droit à du temps libre, à du temps de réflexion en dehors du travail". L'élu insoumis appelle à ne pas considérer le travail "comme une malédiction à éliminer".
La question est pour de "comment organiser la collectivité pour faire en sorte que le travail ne soit pas vécu comme quelque chose de subi mais quelque chose dans laquelle on se réalise en réalisant".
Les déclarations de François Ruffin vont dans le sens d'autres figures de la gauche, dont le leader de la CGT Philippe Martinez, qui avait appelé à "redonner du sens au travail", lançant qu'on "n'est pas chômeur par envie ou par passion" .
Côté politique, l'ancien Premier ministre socialiste Bernard Cazeneuve avait dénoncé vendredi l'"absurdité du débat qui s'est engagé à gauche", où le communiste Fabien Roussel a été taxé "d'homme de droite" parce qu'"il pose la question de la valeur travail". Rappelant que François Mitterrand expliquait en 1981 "combien il était important que nous luttions pour que les Français retrouvent leur emploi" et combien il était important pour ceux qui en bénéficiaient que "le travail ne soit pas une aliénation", l'ancien Premier ministre et ministre de l'Intérieur critiqué sur France 2 "l'état de déraison, l'absurdité des débats tels qu'ils se sont engagés à gauche".
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